Pour une représentation plus adéquate au parlement européen

Si nous voulons envoyer au Parlement Européen des représentants que nous connaissons et qui ont une véritable assise régionale, pourquoi ne pas utiliser nos propres députés nationaux ? A la réflexion, tout milite en faveur de cette solution :

1. Puisqu’il s’agit de parlementaires issus du suffrage universel, pourquoi nous priver d’ utiliser les compétences et la légitimité de ceux que nous avons élus chez nous, et non pas en élire d’autres, comme s’il s’agissait d’envoyer des représentants choisis par nous pour régir les destinées de la planète Mars.

2. Il y aurait ainsi une véritable interaction avec les citoyens de chacun des membres de l’Union, ou de chacune des nations, si on préfère ce terme. Et le sentiment, tout à fait justifié qu’éprouvent beaucoup de citoyens d’être incompris et beaucoup d’élus européens actuels de se sentir isolés de la réalité disparaîtrait. Il faut bien comprendre que c’est cette impuissance à légitimer pour eux mêmes leur action qui peut les contraindre à cumuler leur présence à l’Europe avec la légitimation plus locale qu’une élection dans des instances nationales peut leur fournir.

3. En plus de cette satisfaction compréhensible à être au fait des problèmes réels, pour les résoudre, il y aurait là une économie de moyens et aussi budgétaire. Ce n’est pas là l’essentiel, mais personne ne comprendrait que l’argent dépensé le soit en pure perte.

4. Y a t il une meilleure façon de faire en sorte que nos élus reconnaissent partager un même idéal, une même appréciation des difficultés et des moyens à mettre en œuvre pour les résoudre ? Bien entendu les dissensions subsisteront, mais elles ne dépasseront pas celles qui existent déjà au sein de chaque nation.

C’est en ajoutant ces différences, bien naturelles, à des préoccupations nationalistes, celles là tout à fait artificielles, que notre Europe pourrait aller très mal.On pourrait objecter que nos élus nationaux ont déjà fort à faire et qu’ils ne pourraient tous siéger tous au parlement européen : cela serait réunir beaucoup trop de gens en un même lieu. La prééminence des partis sur les individus est la situation actuelle, ce qui veut dire qu’on s’est rassemblé autour d’une communauté de valeurs et qu’on croit en certaines actions et méthodes efficaces pour les réaliser, et non en d’autres.

Aux partis seraient confiés le choix des politiques à promouvoir et la désignation d’un certain effectif de représentants nationaux qui siégeraient au parlement européen sans être dispensés de leur présence dans les parlements nationaux. Leur seraient accordés pour cette double tache les moyens nécessaires à l’assumer.Il n’y aurait plus alors aucune manoeuvre dilatoire possible pour que les partis rendus responsables de la politique européenne, puissent se défausser des positions et actions européennes qu’ils ont soutenues. Cela rendrait leur légitimité à toutes les décisions européennes, ainsi que leur justification locale.Si vous êtes convaincu que l’Europe actuelle ne peut résoudre des problèmes essentiels à cause du corset actuel dans lequel elle est enfermée, et si vous croyez aussi qu’il faut absolument agir maintenant, sans doute êtes vous, vous aussi, convaincu qu’il faut faire connaître ces choses et y remédier par tous les moyens à votre disposition.

Alain Riche

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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4 Commentaires

  1. Pour « sauver l’Europe », je ne crois pas qu’il faille automatiser un cumul des mandats qui explique en partie le manque d’implication d’un certain nombre de nos députés européens à Bruxelles et à Strasbourg !

    Alors que le traité de Lisbonne confère au PE, et donc aux MEPs qui s’en donnent les moyens de nouveaux pouvoirs, ce n’est vraiment pas le moment de prendre de telles mesures. Quand on sait le travail énorme qu’il y a dans les commissions ECON, AGRI… il me semble que les eurodéputés ont un travail à temps plein, tout autant que les députés français soit dit en passant… à condition de s’en donner la peine bien sûr !

    Oui, l’UE est empêtrée dans la crise, à cause de nos dirigeants qui défendent leurs intérêts nationaux ! Oui l’avenir de l’Europe passe par le Parlement européen qui applique la méthode communautaire mais à la condition qu’on préserve la proportionnelle, l’élection de députés européens prêts à se consacrer entièrement à leur job, qu’on développe le caractère européen des campagnes (bien « franchouillarde » chez nous en 2009), qu’on accentue une pédagogie de l’Europe et qu’on évite de faire du Parlement européen un condensé des parlements nationaux qui tuerait définitivement l’Europe voulue par les fondateurs.

  2. Reaction rapide et qui mériterait sans doute d’être developpée: Votre reflexion ne resite pas à la réalité du fonctionemzent du Parlement européen. Ce serait un retour en arriére consiédérable par rapport à une instiution qui commence à gagner en maturité et être un pôle alternatif face à un intergouvernementalisme triomphant. Le vrai enjeu pour que les parlementaires européens soient connus de leurs concitoyens se situe dans les partis nationaux. Vaste débat mais que nous devons avoir le courage de porter ! Xavier DUTRENIT

  3. Cette réflexion est intéressante et si c’était possible j’y souscrirais des deux mains. Malheureusement, je crains que les exigences de calendrier et le rythme des sessions ne rendent le projet quasi impossible à mettre en place.On a souvent déjà des difficultés à faire le plein à l’Assemblée Nationale pour des exigences de réunions de commissions où il se fait un travail important ( et parfois pour des motifs moins louables, qui, ceux-là, pourraient être balayés!).
    Qu’en pensez-vous?

  4. C’est une vision intergouvernementale qui serait un véritable retour en arrière. Le parlement européen a commencé à gagner en pouvoir à partir de 1979.

    Comment des députés nationaux, élus sur un mandat national, pourraient-ils dépasser les égoïsmes nationaux ? Où trouveraient-ils le temps ?

    Non, vraiment, je ne vois pas

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