Emmanuel Macron a placé son action sous le signe de la relance européenne et de la réappropriation de l’Europe par les citoyens. Ce projet se traduit notamment par la préparation de conventions démocratiques européennes, destinées à nourrir un débat à la base de la société française, et au-delà. Le 18 septembre 2017, Sauvons l’Europe a pu rencontrer la directrice adjointe du cabinet de Mme Nathalie Loiseau et conseillère de Jean-Yves Le Drian ainsi que la conseillère communication, afin de s’informer des projets du Gouvernement en la matière et d’évoquer le rôle important de l’écosystème pro-européen.
Nous avons été frappés par l’ambition de nos interlocutrices, avec une optique qui – enfin ! – se détourne de la défense de l’Europe en tant que telle pour se préoccuper de son contenu. Les projets de structuration des conventions démocratiques visent également à dépasser les acteurs les plus habituels pour toucher les citoyens où ils vivent, dans les entreprises et les associations. A cela s’ajoute naturellement tout l’arsenal ouvert par les nouvelles technologies citoyennes en ligne, en tête desquelles défilent les réseaux sociaux. Le souhait est également émis que cet exercice ne reste pas étroitement national mais puisse se diffuser dans d’autres pays, afin de trouver fécondité véritable.
Nous y avons apporté nos encouragements, nos propositions et nos mises en garde. Les encouragements tout d’abord, car depuis le référendum de 2005 l’Europe est un sujet toxique pour nos gouvernants qui ont exécuté une bonne partie de leurs politiques sous le manteau. La crise de confiance qui a emporté François Hollande est en partie là. Quant à se confronter au peuple sur l’Europe, plus personne n’osait seulement l’imaginer.
Les propositions bien sûr, visant à éviter que les débats issus de ce processus ne se déroulent en parallèle et de manière étanche dans différents pays. Il nous semble que si ce projet s’européanise un tant soit peu, sa plus-value principale est précisément le dialogue par-delà les frontières. Sans chair, l’Europe n’est qu’un objet intellectuel. De tels échanges peuvent à l’évidence s’organiser sur Internet via les différentes Civtechs, mais nous avons appelé à saisir l’occasion de tout événement pour organiser des rencontres physiques entre personnes de pays différents. S’il existe en Bretagne des vide-greniers européens, ce principe doit être adaptable de manière large.
Les mises en garde enfin. Nous avons fortement appelé à nourrir l’écosystème européen existant en France, principalement les Maisons de l’Europe, mais aussi plus largement, le tissu associatif (dont le Mouvement européen) qui organise au quotidien des débats et diffuse l’information sur l’Europe. Nous comprenons naturellement les réalités budgétaires, mais il n’est pas possible d’imaginer alimenter des déclinaisons locales des conventions sans s’appuyer sur l’ensemble des nombreux bénévoles et des rares salariés rassemblés par ces structures. Il est dangereux d’espérer avoir assouvi la demande d’Europe des citoyens par cet exercice d’échange et de construction, sans se préoccuper de la pérennité de structures capables de porter par la suite l’idée européenne sur l’ensemble des territoires.
Tandis que le Gouvernement n’accorde que quelques fifrelins à Touteleurope.eu, service public d’information mal assumé et que les médias grand public ignorent toujours autant le sujet, la Russie augmente d’une quinzaine de millions d’euros le financement de son organe de propagande dans notre pays, RT France. Nous avons pu observer comment ce média et d’autres outils visent en premier lieu à attiser les désaccords et les passions afin de nourrir la dissension. On peut ainsi avoir les meilleures intentions du monde, si on refuse de donner des moyens raisonnables aux moines-soldats de l’Europe pour mener la bataille dans notre pays il semble très ambitieux d’espérer que la seule défense d’envergure du projet européen repose sur les épaules d’Emmanuel Macron et de sa courbe de popularité.
Ŝajnas al mi, ke la Esperantparolantoj eblas iom facile krei « cerbumejojn » per si mem kaj aŭtente « eneeŭropeanaj ».
Il me semble que les espérantophones devraient pouvoir assez facilement créer des groupes de réflexion spontanément et authentiquement « intraeuropéens ».
Les organisations citées, Maisons de l’Europe, Mouvement européen, TouteLEurope sont très importants. Je pense que le mouvement « We Move Europe » est aussi un participant potentiel qui serait sans doute intéressant.