Voilà quelques semaines que la campagne pour les européennes a commencé et l’une des mesures phares que présente le Parti Socialiste Européen est l’instauration d’un emprunt européen de telle sorte que l’Union puisse mettre en place un plan de relance commun et massif.
Sans rentrer dans les détails trop techniques, j’aimerais revenir sur cette proposition qui amène finalement à une question plus profonde qu’une simple étude économique.
On le sait, dans le contexte de crise économique et financière mondiale actuel, de nombreux états – en particulier au sein de l’UE – mettent en place des plans de relance : soit en misant sur l’investissement (en France particulièrement), soit sur la consommation (typiquement, au Royaume Unis). Mais ces plans de relance n’existent que parce que les pays qui mettent en place ce système sont en mesure d’emprunter. On retrouve alors cette politique de mise en place de plans de relance et d’aide au banques dans les pays les plus riches : États Unis, France, Royaume Unis, Allemagne, etc. qui eux, ont la confiance des investisseurs tel que la Chine et autres puissances.
Aujourd’hui, le PSE propose dans son manifeste la mise en place d’un emprunt européen. Concrètement, cela veut dire que le parlement, si la majorité est à gauche, devra revenir sur l’article 269 du traité instituant la Communauté européenne qui aujourd’hui interdit un emprunt commun à plusieurs pays (voir à l’Union tout entière). Le but de cette mesure est expliqué comme tel :
Actuellement, il existe un plan de relance européen dévoilé en novembre 2008 de 200 milliard d’Euros. Sur cette somme 85% proviennent des budgets nationaux ; 30 milliards relèvent d’une vraie action européenne. Dans tous les cas, les socialistes et sociaux-démocrates européens jugent ce plan insuffisant. Et pour pallier à l’insuffisance de moyen, ils proposent ce fameux emprunt.
Évidement, tout le monde n’est pas d’accord avec cette idée. La division peut finalement se résumer dans cette phrase de Michel Barnier : « Cette crise est mondiale et dramatique. Mais il ne faut pas croire que c’est en empruntant encore qu’on s’en sortira Et encore moins à l’échelle européenne. C’est un petit peu : soit on coule tous ensemble, soit on s’en sort tout seul ». C’est sur ce point précis que ressort le débat d’une Europe plus politique et plus fraternelle. Les opposants au projet avancent l’argument du remboursement : on ne peut plus se permettre d’emprunter, la dette est déjà trop grande, ce sont nos enfants qui payeront. Il faut donc se limiter au plan de relance actuel. Ceux là considèrent l’Europe telle qu’elle est aujourd’hui : un ensemble de pays riches qui gèrent leur argent ensemble quand tout va bien, et qui s’oublient quand l’économie s’effondre.
On arrive donc à la question de savoir si nous voulons d’une véritable Europe politique, fraternelle et sociale ou bien d’une Europe économique et financière.
Sébastien Le Gall