Un vote pour l’Europe et la Fraternité

Nous voici à l’issue de trois semaines un peu folles, après le big bang de la République jouée quitte ou double sur le tapis. Beaucoup d’entre nous feront un vote par défaut, frustrant, voire contraire à leurs convictions premières.

Le Front républicain s’est constitué dans la douleur du premier tour. Tout à été dit dessus. Contre-nature et hétéroclite, il est encombré de plusieurs éléphants au milieu de l’urne, les plus visibles étant Jean-Luc Mélenchon pour les uns, Gérald Darmanin pour les autres.

Faut-il craindre un parlement ingouvernable ? Certainement pas moins que si un député d’extrême-droite supplémentaire était élu. Et il n’est pas exclu que la raison l’emporte. Après tout, loin du théâtre national, Renaissance et les Insoumis votent à 65% en commun au Parlement européen et la coopération démocratique tranquille est la norme quotidienne dans les structures intercommunales.

Ces craintes sont celles d’hier pour le nom, localement, du candidat portant les couleurs du Front républicain qui est issu de l’affrontement démocratique du premier tour, et de demain pour une sagesse collective que nous ne pouvons qu’espérer.

Au contraire, nous affirmons que le candidat local du Front républicain pour lequel nous voterons dimanche est indifférent et anecdotique. Ce vote est d’abord porteur de valeurs, d’ambitions et d’espoir. Ce vote est beau et nous honore tous, car il est celui d’une société ouverte, tolérante et respectueuse de chacun.

C’est un vote pour l’Europe et ce qu’elle représente, face au projet autoritariste qui court le monde et infuse même dans notre Union. Peut-on imaginer un instant que nous continuerons de progresser devant un axe de fer entre le palais Chigi et l’hôtel de Matignon ?

Ailleurs on ne s’y trompe pas. En Ukraine, des gens meurent chaque jour sur le front pour une nation qui a choisi son avenir en Europe. En Georgie, en Moldavie, le drapeau européen est devenu un symbole de liberté et d’indépendance.

Restons nous-même. Ecoutons Jacques Chirac, qui dressait son testament politique le 11 avril 2007, dans sa dernière allocution présidentielle :

« Ce soir, et au nom de la confiance que vous m’avez témoignée, je voudrais vous adresser plusieurs messages.

D’abord, ne composez jamais avec l’extrémisme, le racisme, l’antisémitisme ou le rejet de l’autre. Dans notre histoire, l’extrémisme a déjà failli nous conduire à l’abîme. C’est un poison. Il divise. Il pervertit, il détruit. Tout dans l’âme de la France dit non à l’extrémisme.

Le vrai combat de la France, le beau combat de la France, c’est celui de l’unité, c’est celui de la cohésion.

Oui, nos valeurs ont un sens ! Oui, la France est riche de sa diversité ! Oui, l’honneur de la politique, c’est d’agir d’abord pour l’égalité des chances ! C’est de permettre à chacun, à chaque jeune, d’avoir sa chance. Ce combat, malgré tous les obstacles, et même si je mesure le chemin qui reste à parcourir, il est désormais bien engagé. Il doit nous unir dans la durée. C’est l’une des clés de notre avenir.

Mon deuxième message, c’est que vous devez toujours croire en vous et en la France.

Nous avons tant d’atouts. Nous ne devons pas craindre les évolutions du monde. Ce nouveau monde, il faut le prendre à bras-le-corps. Il faut continuer à y imprimer notre marque. Et il faut le faire sans jamais brader notre modèle français. Ce modèle, il nous ressemble. Et surtout il est profondément adapté au monde d’aujourd’hui, si bien sûr, nous savons le moderniser en permanence.

Nous devons poursuivre résolument dans la voie de la réforme, en faisant toujours le choix du travail, de l’innovation et de l’esprit d’entreprise.

Mon troisième message c’est l’Europe.

Lors du référendum, vous avez exprimé vos doutes, vos inquiétudes, vos attentes. Il est vital de poursuivre la construction européenne. Les nationalismes qui ont fait tant de mal à notre continent peuvent renaître à tout moment. Et ce n’est pas seuls que nous ferons face aux bouleversements économiques du monde. La France doit affirmer l’exigence d’une Europe puissance. D’une Europe politique. D’une Europe qui garantisse notre modèle social. C’est notre avenir qui est en jeu. Portons toujours cet idéal et cette volonté.

Mon quatrième message, c’est que la France n’est pas un pays comme les autres.

Elle a des responsabilités particulières, héritées de son histoire et des valeurs universelles qu’elle a contribué à forger. Ainsi, face au risque d’un choc des civilisations, face à la montée des extrémismes notamment religieux, la France doit défendre la tolérance, le dialogue et le respect entre les hommes et entre les cultures. L’enjeu : c’est la paix, c’est la sécurité du monde.

De même, il serait immoral et dangereux de laisser, sous l’effet d’un libéralisme sans frein, se creuser le fossé entre une partie du monde de plus en plus riche et des milliards d’hommes, de femmes et d’enfants abandonnés à la misère et au désespoir. Le devoir de la France, c’est de peser de tout son poids pour que l’économie mondiale intègre la nécessité du développement pour tous.

Enfin, il y a la révolution écologique qui s’engage.

Si nous ne parvenons pas à concilier les besoins de croissance de l’humanité et la souffrance d’une planète à bout de souffle, nous courons à la catastrophe. C’est une révolution dans nos esprits tout autant qu’à l’échelle mondiale qu’il faut mener. Pour concevoir un nouveau mode de relation avec la nature et inventer une autre croissance. Avec sa recherche, avec ses entreprises, avec son agriculture, avec l’avance qu’elle a prise dans le nucléaire et les choix résolus qu’elle a faits dans les énergies renouvelables, la France a tous les atouts pour relever ce défi majeur du XXIe siècle.« 

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10 Commentaires

  1. En regardant les candidats restant, les déclarations des désistés (la plupart des 3èmes), les chiffres de vote du 1er tour, leurs écarts et les écarts des positions entre désistés et candidats qualifiés restant, cela pour chacune des 589-76= 513 circonscriptions du 2è tour, j’ai estimé le résultat du vote, soit franchement, soit pour quelques dizaines, soit réparti entre 2 voire 3 en lice. Mon estimation terminée hier jeudi à 15h, résultats y compris le 1er tour : RN et alliés RN-LR 132 (seulement); LR et divers droite 57; Ensemble 152 dont 92 pour Renaissance; NFP 239 dont LFI 85 et PS 73, EELV 37. Macron « ni de droite ni de gauche » va pouvoir continuer à réformer mais plus à gauche. En laissant venir à une coalition du Modem au PS, une bonne trentaine de députés LFI, voire quelques uns d’Horizons, pour disposer d’une majorité à l’Assemblée. Dès le soir du 1er tour, les divers partis, sauf le RN, devaient s’unir, arbitrer leurs différents, sinon périr. En se réunissant les forces de gauche deviendraient un partenaire raisonnable. D’où l’intérêt évident de la dissolution, pour sortir de la frustration depuis 2022, quand, hors du centre macroniste, chaque parti, RN, LR, EELV, PS, LFI, PCF, jouait à apparaître le « plus mieux opposant », refusant toute discussion réaliste, comme si la négociation argumentée était une compromission.

    • Les chiffres donnés sont un peu difficiles à suivre :
      Quel est ce chiffre de 589 circonscriptions ? N’est-ce pas 577 ? Et il ne reste pas 513 circonscriptions à pourvoir au 2e tour, mais 501.
      Quand on fait le total de sièges que vous prévoyez (132 pour RN-LR, 57 pour LR-DVD, 152 pour Ensemble, 239 pour NFP) on trouve 580…
      Pas très sérieux tout ça ! A moins que vous n’ayez quelques éclaircissements à donner.

  2. Citer aussi longuement Jacques Chirac, l’homme qui a battu largement Le Pen (père) en 2002 grâce à l’apport massif des voix de gauche pour mener, par la suite, une politique à droite toute, me paraît bien paradoxal, dans un moment où la nécessité d’un compromis, le plus équilibré possible, entre la droite macroniste et les différents courants de la gauche écologiste s’impose

  3. Comment pouvez-vous, dans un article apparemment non signé, en même temps citer Jacques Chirac disant  » ne composez jamais avec l’extrémisme, le racisme, l’antisémitisme ou le rejet de l’autre » et affirmer  » que le candidat du Front républicain pour lequel nous voterons dimanche est indifférent et anecdotique  » ? Anecdotique l’ antisémitisme ???

  4. D’où caractérisez-vous le NFP globalement d’antisemite? Soyez clair dans vos propos et caractérisez objectivement celui-ci d’antisioniste , ce qui aura alors un sens lié aux événements en cours à Gaza.
    C’est la grandeur du NFP de s’élever contre un génocide commis en plein jour devant l’humanité toute entière. Bien sûr ça n’est pas l’essentiel d’une élection législative, mais il fallait que ce soit dit et seul je NFP l’a fait!

  5. Je suppose que le commentaire de BOHY est une suite au mien.
    Effectivement, je n’ai pas été précis, je ne pensais pas NFP mais LFI.
    Désolé, je réagis trop au seul choix qui m’est proposé pour le 2ème tour ….

  6. Bonjour.

    Ils essaient d’éteindre un feu qu’ils ont eux même allumés, quand cesseront ‘ils ces manipulations qui nous conduisent au bord de l’abime ?

    Ah oui, qu’il est beau le testament de Jacques CHIRAC, qu’il est joli mais c’est du vent, lui et les autres, pourquoi n’ont-ils pas fait ce qu’ils écrivent et disent aujourd’hui et dans le passé.

    Comment peut-on croire à leurs crédibilités, que ce soit un Attal ou la reine de l’hypocrisie en la personne d’Elisabeth Borne, le mépris qu’ils ont eu envers nous me fait vomir actuellement, leurs discours sonnent faux, ils nous prennent pour qui ?

    Oui, il faut un sursaut démocratique mais sans eux, oui, il nous faut reconstruire notre belle FRANCE et finaliser rapidement la construction européenne.

    Les crises que nous traversons depuis un certain temps étaient prévisible à la vue de l’incompétence er de la corruption de nos gouvernants, une prise de conscience est nécessaire pour arrêter cette « BERESINA ».

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