Et si, malgré tout, la situation politique laissait espérer ?

Le chômage est encore là. L’Europe s’est divisée sur la Syrie. Chypre s’enfonce dans la crise. La Grèce est loin d’être tirée d’affaire. Le budget européen est en diminution. Et si, malgré tout, l’Europe repartait du bon pied ?

Tout d’abord, regardons les indicateurs économiques. Le chômage ne progresse plus depuis mai. L’indicateur du climat économique est à son plus haut depuis mi 2011. Cet indicateur résume le niveau de confiance des différents acteurs dans la situation économique. En Grèce, la récession est toujours là, mais s’atténue. Les plus gros efforts d’austérité ont été faits dans les différents états-membres : moins de 4 % de déficit structurel en Espagne. Moins de 3% en France fin 2012, contre presque 6% en 2010.

Prenons, maintenant les réformes politiques au niveau européen. L’Union bancaire avance avec un mécanisme qui évitera que les futures faillites bancaires soient payées par les contribuables. La taxe sur les transactions financières n’est pas encore morte, malgré la lutte des lobbys (souvent soutenus par les pouvoirs publique, il faut bien l’admettre).

Plus technique, plus technocratique diront certains, plus cachée râleront les méfiants, une réforme de la méthode de calcul du déficit structurel est en cours. Ce déficit hors fluctuation de la situation économique est l’indicateur choisi pour imposer la règle d’Or. Il est particulièrement difficile à calculer dans une tempête économique comme aujourd’hui. Ainsi, la Commission est en train de découvrir que le déficit structurel de certains pays est plus faible que ce qu’elle pensait. Or, si le déficit structurel diminue cela signifie que les efforts exigés par l’Europe pour réduire les déficits publics seront atténués ! L’Europe se décide à laisser du temps aux états pour réduire leur déficit public !

Abordons, maintenant un autre point, la situation politique dans les différents Etats-membres. L’Allemagne sort d’une campagne. La situation risque d’être bloquée pour encore un ou deux mois le temps de finaliser les négociations de coalition. Mais la sortie des libéraux euro-sceptiques, au profit du SPD (ou peut-être des verts) accentuera les probabilités d’un compromis. Tout aussi importante, la défaite en rase campagne de Berlusconi (YOUPI !!! ENFIN UNE VRAIE BONNE NOUVELLE !! FORZA ITALIA – oups désolé) va contribuer à donner une certaine stabilité au gouvernement italien.

En France, les efforts sur le déficit structurel et la réforme des retraites permettent à Hollande de ne plus être le président d’un mauvais élève de l’Europe. Il pourrait alors être en position de force pour les futures négociations.

Certes, la situation est catastrophique. Mais, et si, on allait enfin dans le bon sens ?

Benoit Bloissère – @ben_economics

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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4 Commentaires

  1. Dans les années 30, on nous faisait chanter « Tout va très bien Madame la Marquise ! » Chantez encore ,ne vous déplaise, demain, vous danserez devant le buffet. Combien êtes-vous payé pour écrire de telles contrevérités ? Il faut sauver la doctrine qui enrichit une oligarchie et laisse sur le pavé les autres. Quand découvrez-vous que la Finance, dans le monde moderne, doit être un outil de fonctionnement ? Je vous en demande sans doute trop !

    Bien cordialement tout de même.

  2. Encore faut-il que le buffet soit rempli ? après toutes les ponctions supplémentaires que l’on doit acquitter.
    Après les élections municipales, les facteurs économiques seront-ils favorables ou défavorables, le chômage à la hausse ou à la baisse.
    Pourquoi aux infos nous dit on que beaucoup d’entreprises ferment si le chômage baisse. Ou passe les chômeurs, comment sont définis les indicateurs ?
    Beaucoup de vent, pourtant ici le mistral ne souffle pas.

  3. « Certes, la situation est catastrophique. Mais, et si, on allait enfin dans le bon sens ? »…
    D’autant plus que le terme « catastrophe » au-delà du sens trivial, désigne tout simplement le dénouement,… accessoirement d’une tragédie grecque! (vive le recalcul du déficit grec!)
    Et, un dénouement n’est pas fatalement catastrophique…. cette fois-ci au sens trivial.
    On peut dénouer un nœud autrement qu’à la manière d’Alexandre pour le nœud gordien. Il y a des méthodes pour cela. Sans aller jusqu’à la topologie mathématique, la méthode de « Sauvons l’Europe » me semble aller, elle aussi dans le bon sens… plein de bon sens!
    J’ajoute que le mathématicien René Thom qui écrivit en son temps « Parabole et catastrophe », prônait de ne pas se laisser enfermer dans une logique exclusivement quantitative…

  4. Assez de démolisseurs et de prophètes de malheur ! Ils polluent l’atmosphère. J’attends des constructeurs d’avenir, prêts à s’engager pour améliorer la situation au niveau, national, européen, mondial. Trop d’égoïstes et de défenseurs de droits acquis. Je reste optimiste, quand je constate le nombre de personnes qui s’engagent en faveur des plus défavorisés.

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