L’Europe contre la République ?

Peut-on être pro-européen et républicain ? Autrement dit, chaque partisan d’une « union sans cesse plus étroite entre les peuples européens » n’a-t-il pas l’ambition, plus ou moins cachée, d’affaiblir la République française ? Si la République est la forme de notre État-Nation, il faut distinguer si on se réfère plus spécifiquement à l’État ou à la Nation.

Plaçons-nous au niveau de l’État. Des structures infra-étatiques existent : communes, intercommunalités, départements et régions. Celles-ci concourent, en théorie, au bon fonctionnement de notre société, et apportent une plus-value par rapport à l’action de l’État, ce qui légitime ce transfert de compétences. On gouverne mieux au plus près, à la condition que les moyens nécessaires soient accordés. Mis à part quelques irréductibles jacobins, plus personne ne remet en cause le principe de la décentralisation. Il s’agit de renforcer la République par une meilleure organisation.

Cependant, à l’heure de la mondialisation, de la libre circulation des personnes, services et marchandises, l’État peut-il encore agir sur des phénomènes européens ou mondiaux ? Que peut faire la France pour lutter contre le réchauffement climatique, les paradis fiscaux ou le dumping fiscal et social ? Aujourd’hui, le «Grand Capital » peut échapper à toute taxation ou presque en se jouant des États dans un jeu de bonneteau géant, au détriment des citoyens. Et les incantations de certains responsables politiques ne changeront pas cette réalité : la France seule ne peut imposer sa volonté à l’Humanité et ce qui se passe ailleurs a forcément un impact chez nous.

Il faut donc une structure supranationale capable d’agir comme super-régulateur, de peser dans les discussions internationales, d’atteindre une masse critique qu’on ne peut contourner pour remettre la finance au service de l’économie et des hommes, afin de mettre un frein à la cupidité obscène de ceux qui rêvent d’un monde où les profits sont privatisés et les pertes nationalisées, les dettes économiques, écologiques, sociales et démocratiques laissées à nos enfants.

L’Union européenne peut être l’instrument de cette régulation espérée. Construire l’Europe des solidarités, c’est retrouver sa souveraineté à travers elle, agir dans l’intérêt des peuples et permettre aux États d’œuvrer conformément au principe de subsidiarité qui vise à privilégier le niveau inférieur d’un pouvoir de décision aussi longtemps que le niveau supérieur ne peut pas agir de manière plus efficace.

Ainsi, décentralisation et européanisation de la vie politique sont les deux faces d’une même pièce qui redonnent du sens à la politique et à l’action publique.

Maintenant, plaçons-nous au niveau de la Nation. On touche ici à quelque chose de plus intime lié à l’identité de chacun. Le climat actuel est mauvais : les immigrés, l’islam, les Roms, etc., menaceraient l’identité d’une Nation fantasmée.
Il faut sortir d’une vision défensive et exclusive de la Nation. Le modèle d’intégration républicain se traduit par une volonté d’arrachement qui permet de fonder une Nation de citoyens égaux et unis parce qu’ils mettent et construisent en commun. La Nation est un ensemble unifié de citoyens, unis par une communauté de va – leurs, fraternité et laïcité en étant les clés de voûte. Personne ne remet donc en cause notre nationalité française. Pour autant, doit-on exclure d’autres aspects de son identité ? On peut très bien assumer plusieurs appartenances sans porter atteinte à sa fibre nationale, être pleinement Français et avoir une identité régionale, bretonne, corse ou autre. On peut aussi revendiquer l’héritage de la nationalité de ses parents. Tout cela ne prive pas du sentiment de faire partie d’une même communauté nationale.

Au contraire, cumuler les sentiments d’appartenance permet de garder l’esprit ouvert à d’autres cultures, de refuser repli sur soi et rejet de l’autre. On peut dès lors être également un citoyen européen et un citoyen du monde sans être moins français. Partageons plus pour fraterniser plus. En effet, n’avons-nous pas, citoyens européens, une volonté commune de vivre dans une économie sociale de marché, soumise au respect des droits de l’homme et garantissant l’État de droit ? N’existe-t-il pas une culture européenne indiscutable ? À quel modèle aspirent les classes moyennes chinoise ou brésilienne si ce n’est le nôtre ?

L’Europe, bien loin de s’opposer à la République, en est l’alliée, le complément et le prolongement indispensable. Dès lors, une conclusion s’impose : les adversaires de l’Europe sont aussi les adversaires de la République.

 

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Fabien Chevalier
Président de Sauvons l’Europe

 

Article initialement publié dans Témoignage Chrétien n°3566 du 13 décembre 2013

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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22 Commentaires

  1. Lol!!! Lisez les déclarations de Bernard Coeuré du 12/12/13.
    Membre du directoire de la BCE.
    En gros, le chômage de masse ds les pays du Sud et la déflation sont positifs. Ils permettent d’annuler les différentiels d’inflation entre les pays.
    Vive Goldman Sachs, je suis une fan, vive Mario Draghi, vive Hollande, vive Merkel, vive Atali, Rocard, Letta, DSK, etc… La liste est trop longue. Vive la presse …

  2. …mais oui bien sûr, lorsque l’on est CONTRE cette Europe là, on est forcément CONTRE la République…les bouffonneries habituelles des oui-ouistes….cela prêterait à rire si il n’était pas si urgent d’agir POUR une AUTRE EUROPE !

    Je vous rejoins sur l’intérêt de l’Europe dont la taille permet de négocier avec les autres grands de ce monde, mais vous oubliez qq éléments fondamentaux :

    -L’Europe fédérale alignant sa fiscalité, son droit du travail, ses politiques écologiques ou extérieures, et une redistribution intra-européenne importante, N’EXISTE PAS et AUCUNE VOLONTÉ n’est présente pour la faire aboutir…on a vu ce qu’avait donné Maastricht sur ce sujet

    -L’Euro ne tiendra pas longtemps face aux grands déséquilibres économiques entre ces pays membres, ces déséquilibres ne peuvent pas se corriger sans une répartition fédérale (aux USA, le budget fédéral permettant de « corriger » le déséquilibre entre l’Ohio et la Californie, est 20% du PIB…le budget européen est de 1% du PIB)

    ==> L’Europe des marchés, des financiers et du moins-disant social, les gens n’en veulent plus et nous en sortiront dans tous les cas…la question est de savoir comment ?

    En se ratatinant sur la nation (=l’alternative fasciste FN) ou
    en reconstruisant une autre Europe avec ces pays qui sont proches de nous, par la culture et l’économie (=l’alternative humaniste FdG) ?

  3. Ce genre de propos débiles sur les personnes non convaincues par l’union européenne ne convainquent que les personnes qui sont déjà des eurobéats…
    Ça ressemble fort à de l’auto-congratulations entre soi, et qui ne fait nullement avancer le débat.
    Au contraire, cette incapacité à prendre en compte l’opinion réel, véritable, des détracteurs de l’U.E, révèle un blocage définitif ! une fracture irrémédiable.
    L’aveuglement idéologique de l’auteur est particulièrement inquiétant.

  4. Je trouve que tout est dit dans le propos de Fabien Chevalier. N’ayant aucune chapelle à défendre ici (que ce soit le FdG ou debout la République, ou autre officine), je suis d’autant plus à l’aise avec cette opinion que je crois qu’on peut raisonner global, et raisonner local en même temps. Que l’Europe soit imparfaite, c’est pour moi une évidence. Qu’il faille aller vers plus de fédéralisme, aussi. Reste à en convaincre suffisamment d’européens pour que cette Europe advienne. Et encore, de quelle Europe fédérale parle-t-on? Là encore, il faudra longuement discuter pour arriver non à une position commune, mais à quelque chose d’acceptable par la majorité des peuples (on ne raisonne pas pareil à Paris qu’à Athènes ou à Vilnius). mais il n’empêche qu’in fine, l’Europe est le seul avenir de la France (nous sommes moins de 1% de la population mondiale, il faudrait s’en souvenir de temps en temps. Il y a longtemps que la France ne ressemble plus au tableau de Delacroix, la Liberté guidant le peuple. Aujourd’hui, nous ne guidons plus rien du tout!)

  5. Cher Fabien,

    Tout en partageant les valeurs, les idées et les opinions qui inspirent ton article, une question majeure (et difficile) m’apparaît insuffisamment explorée dans ton propos.
    Celle-ci: où en est l’état de notre volonté collective d’articuler sincèrement nos principes nationaux de décision publique (actualisés par les nouveaux « trains de décentralisation », en particulier) avec les exigences du principe de subsidiarité, notre loi commune européenne depuis Maastricht, si je ne m’abuse?
    Cette question, faut-il le préciser?, ne relève pas d’examens et de compétences juridiques spécifiques mais bien de la responsabilité politique attachée à chaque citoyen, laquelle devrait être éclairée pour être exercée correctement. Or, en quoi est-elle aujourd’hui davantage éclairée qu’elle ne l’a été… depuis 20 ans? Deuxième question.

    Bien amicalement,

  6. Tout à fait d’accord avec Fabien Chevalier. Le repli sur soi n’a jamais été une solution, sauf pour alimenter les conflits. Les critiques, ça suffit. Continuons de construire et d’améliorer notre Europe unie, harmonieuse et solidaire.

    • « UNIE » => Tiens les grands-bretons auraient cessé de saccager toute tentative de fédéralisme ?

      « HARMONIEUSE => Connaissez-vous la Hongrie de Viktor Orbán, qui fait taire ces opposants comme un vulgaire Kim Jong-un ?

      « SOLIDAIRE » => C’est à la solidarité avec la Grèce ou avec la France en Centrafrique que vous pensez ?

      ==> Pour commencer, il conviendrait que vous fassiez nettoyer vos lunettes et appreniez à regarder la réalité telle qu’elle est et non telle que vous la fantasmez…mais à ce niveau d’aveuglement, c’est peut-être bien totalement incurable.

  7. Hubiere Daniel a fait le commentaire qu’il fallait.
    Loin des « oui-ouistes » ou des « nonistes » des uns ou des rêves « humanistes » (?) des autres, il faut reconnaitre les imperfections de notre Europe et bien voir que LOGIQUEMENT la France n’a plus les moyens (population, industrie, armement, rayonnement culturel, etc…) de peser sur le monde et au contraire qu’elle SUBIT des influences extérieures (bonnes et mauvaises).
    L’unique façon de s’en protéger est de s’insérer dans un ensemble avec lequel nous partageons des valeurs essentielles : l’Europe.

  8. Vous écrivez : Dès lors, une conclusion s’impose : les adversaires de l’Europe sont aussi les adversaires de la République.

    Je placerais votre conclusion en titre de votre tribune pour mieux interpeler. Sous-entendu, la France, cette dernière n’est pas la plus européenne de l’Union. J’oserais plutôt penser du contraire. Et ce n’est pas sa République qui est adversaire de l’Europe, mais son manque d’initiatives européennes, entraînant avec elle son peuple qui, de ce fait, se replie sur lui-même. Raison de plus de considérer les prochaines élections européennes comme un événement charnière ouvrant vers des perspectives plus prometteuses. Nombre de citoyens des pays membres en sont conscients, mais, malheureusement, ils ne sont pas légion. Une majorité interprète encore ces échéances, soit de manière passive, comme en France, soit par obligation, sauf si un appel solennel et commun était lancé par plusieurs responsables politiques au plus haut niveau des Etats membres, Président et premier ministre en tête. S’ils ne le font pas, une double responsabilité s’imposera, celle des citoyens européens qui ne les auraient pas interpelés sur cette obligation, et eux-mêmes, trop abrités dans leur citadelle, croyant trop à leur immunité. L’histoire jugera !

    • Cette fumeuse conclusion reste sans aucun fondement ! L’auteur la pose sans argumenter … comme d’habitude avec les oui-ouistes.

      …et on peut CONSTATER que cette EUROPE là n’est PAS DEMOCRATIQUE :

      -le parlement ELU ne fait qu’entériner ce que la commission NON-ELUE propose … où est la séparation des pouvoirs ?

      -le rejet du TCE a aboutit au Traité de Lisbonne ? quelle honte !

  9. article à paraître sur europeenssolidaires.org
    PO wiki 4

    La Reine et la République

    La coopération intergouvernementale a fait les preuves de son insuffisance, voire de ses échecs. On lira pour s’en convaincre le remarquable livre que vient de publier Sylvie Goulard aux Ed. Flammarion « Europe : amour ou chambre à part ? ». 130 pages de rage contre des leaders à courte vue. La première partie est accablante.
    Il faut donc passer à autre chose et faire un saut majeur en matière de gouvernance. Il n’y a pas vingt formules. L’Europe a le choix entre deux montages : soit une organisation centralisée en référence aux modèles anglais ou français, soit une organisation décentralisée, selon les modèles italiens, espagnols ou allemands. Ce dernier modèle s’appelle une fédération.
    La seule solution acceptable par un pays centralisé est une organisation européenne non centralisée. Car sinon, il se verrait reléguer au rôle de subdivision, ce qui serait pour lui – et à juste raison – inacceptable.
    Le fédéralisme permet de concentrer les compétences essentielles au sommet, dans une instance capable de prendre rapidement des décisions sur des sujets qui dépassent chacune des parties, chacun des Etats. On voit bien que rentrent dans cette catégorie les questions de commerce extérieur, de défense, de monnaie, de migrations, de sécurité intérieure, de lutte contre le terrorisme, de développement durable, de création de richesses. Ce qui ne signifie pas que le responsable de cette fédération ait tous les pouvoirs, loin de là. On lira avec intérêt le petit livre d’Alain Minc qui examine dans « Vive l’Allemagne » (aux Ed. Grasset) les pouvoirs comparés du président de la République française et de la chancelière allemande. Cette dernière est corsetée de contre-pouvoirs.
    Par contre, dans un système fédéral, les Nations, c’est-à-dire chacun des Etats, gardent des compétences importantes sur tout le reste. Pas rien !
    Luc Ferry disait récemment qu’il était « européen parce que souverainiste ». Il avait raison. C’est parce que nous aimons la France, parce que nous avons foi dans notre pays et que nous refusons de voir son influence disparaître, que nous sommes européens. Car, c’est seulement via l’Europe, par son aura, par sa parole, que le génie de la France pourra continuer à être porté de par le monde.
    La structure fédérale assure donc que les fonctions essentielles seront portées au bon niveau dans le contexte de mondialisation qui est et restera notre cadre de vie. Elle assure à notre Etat de continuer à jouer son rôle historique dans notre pays, puisque telle est notre histoire, telles sont nos traditions, tel est le cœur de notre identité de français.
    Que la structure fédérale de l’Europe nous amène à réfléchir sur notre propre organisation interne, on ne peut guère en douter. Mais qui s’en plaindrait ? Chaque jour on entend nos meilleurs esprits s’en prendre à l’accumulation de nos structures territoriales, râler contre la lourdeur de nos procédures, se plaindre de l’affaiblissement de l’Etat. Autant de chantiers sur lesquels nous pourrons revenir mais qui exigent une articulation étroite entre nos systèmes nationaux et l’échelon européen. On peut esquisser quelques pistes : des niveaux territoriaux adaptés au monde urbain et d’autres au monde rural, des métropoles leaders, des régions redimensionnées, le tout autour d’un Etat déconcentré. Voilà une architecture cohérente avec une Europe fédérale.
    Chacun conviendra que l’Europe doit être démocratique. Le fédéralisme s’appuie sur deux chambres, l’une représentant la population globale, l’autre les Etats. Les contre-pouvoirs sont donc organisés, dès lors que l’ordre juridique est garanti par une cour de justice souveraine. Rien de révolutionnaire à tout cela, juste un peu de bon sens et surtout beaucoup de volonté.
    Le modèle correspondant à cet agencement démocratique et équilibré s’appelle une République fédérale. J’étais convaincu de son bien-fondé jusqu’au moment où j’ai réalisé que coexistaient en Europe nombre de Républiques et nombre de royaumes. Je me suis soudain amusé à l’idée que la Reine d’Angleterre puisse devenir un noble élément d’une République…
    La seule solution consiste donc à revenir une fois de plus à l’intelligence des pères fondateurs. Loin des mots technocratiques désormais utilisés pour habiller nos constructions juridiques, ils avaient opté, non sans malice – mais sans doute était-ce là un signe de l’intelligence du cœur – pour le mot de « Communauté ». Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier, Communauté européenne.

    La conclusion s’impose d’elle-même et c’est une raison pour laquelle je suis candidat : construire la Communauté fédérale d’Europe. Allons, donnons-nous un mandat européen pour y arriver, beau challenge !
    Patrice Obert
    Auteur de Un projet pour l’Europe ( Ed. Harmattan, 2013)

  10. D’après moi, vous commettez deux erreurs:
    – Vous vous appuyez sur la décentralisation qui ne remet pas en cause l’Etat pour en dire de même du droit européen. C’est oublier le principe de la hiérarchie des normes en droit français. Le droit local n’existe que dans le cadre des conditions définies par le droit national, et il ne s’impose pas à ce dernier. Ce n’est pas le cas du droit européen (droit dérivé) qui existe sans intervention du législateur national.
    – Vous n’envisagez la Nation que sous l’angle identitaire. C’est évidemment faux. Le sentiment d’appartenance est une volonté d’avancer ensemble. A ce titre, la Nation ne peut pas à mon sens être détachée de la notion de souveraineté.

  11. Les termes République et Nation me semblent très difficiles à définir. Aussi je n’apprécie pas ce titre : l’Europe contre la République.
    Par contre je sais que la France est un Etat de droit et un Etat démocratique.
    L’Histoire a fait que les monarchistes français n’ont pas su faire le choix de la Démocratie et L’Etat de droit démocratique français est donc devenu républicain.
    L’Europe communautaire est formée d’un ensemble d’Etats démocratiques et de droit qui ont délégué une partie de leurs pouvoirs à des institutions communes.
    La quetion qui se pose à l’heure actuelle est de savoir si le moment est venu d’augmenter cette délégation de pouvoirs. Je ne le pense pas car les habitants de l’Europe ont pour l’instant l’impression, et je pense qu’ils ont en grande partie raison, que l’Europe communautaire, sous la pression de gouvernements conservateurs majoritaires, s’en prend à leurs avantages économiques et sociaux.
    Faisons d’abord une Europe sociale qui apporte des avantages à ses citoyens et aoccupons nous des institutions après.

  12. J’ai bien apprécié l’article de Fabien Chevalier ainsi que les commentaires qui sont allés dans le même sens.

    Laissons à Abd Salam la responsabilité de ses propos. Ses considérations épidermo-démagogiques sonnent suffisamment creux en elles-mêmes… sans qu’il soit utile d’y ajouter un écho supplémentaire.

    Ne négligeons pas, par ailleurs, la référence de Brubois à Nicolas Dupont-Aignan: ce dernier est un homme brillant, qui pose souvent des questions pertinentes. Son principal handicap, en revanche, est celui des chevaux fougueux : à force de de porter des oeillères, certaines perceptions sont faussées. Si cela n’a pas déjà eu lieu, je serais volontiers partisan d’un débat ouvert, qui peut rester courtois, entre le promoteur de « Debout la République » et les auteurs de « Debout l’Europe ! » (Guy Verhofstadt et Daniel Cohn-Bendit): être debout évite de sauter sur sa chaise comme un cabri…

    Pour ma part, je me limiterai aux considérations complémentaires suivantes:

    – si la République nous appelle, n’oublions pas que, formellement, l’Union européenne, dans sa configuration actuelle, compte parmi ses membres six monarchies et un Grand-Duché (soit un quart de l’effectif total)… ce qui n’empêche pas les Etats concernés d’être des démocraties

    – on invoque souvent – et à bon droit – le principe de subsidiarité, introduit par le traité de Maastricht et repris aujourd’hui dans l’article 5 du Traité sur l’Union européenne. Mais on a tendance à négliger un autre principe « cousin », celui de « proximité », consacré par l’article 10 du même Traité ( « les décisions sont prises aussi ouvertement et aussi près que possible des citoyens »). On aurait tort, en effet, d’oublier que, dans la mise en oeuvre des compétences communautaires, les administrations nationales ou locales ont un rôle de premier plan… ce qui est aussi le cas des juridictions nationales pour l’application du droit européen (la Cour de Justice de l’UE n’intervenant que dans des cas limités, en particulier pour assurer un unité d’interprétation)

    – certes, je n’aurai pas la naïveté de penser que tout est pour le mieux dans la meilleure des Europe(s) possible. Mais, ayant été un témoin direct du fonctionnement interne de la « grosse machine », je pense qu’avec un peu de recul on est surtout amené à constater que ce fonctionnement implique quantité d’équilibres subtils. Il est certes tentant de vouloir parfois casser la machine pour construire sur d’autres bases. Mais cette tentation me rappelle une observation du Pr Duverger dans son « Introduction à la sociologie politique »: il est plus facile de couper un ver de terre en deux – et l’on obtient deux vers – que de tenter de faire la même chose avec des organismes plus sophistiqués – au risque de tuer purement et simplement ces derniers.

    GV

    – certes, cette mise ne oeuvre

  13. Je suis tout à fait d’accord avec Fabien! Je pense que si une République jacobine est difficilement compatible avec l’Europe, une République girondine l’est parfaitement. C’est normal les girondins se disaient « fédéralistes », or quoi de plus fédéral que la subsidiarité ?
    (Incidemment si les girondins furent les vaincus de l’histoire, j’ai changé d’avis depuis l’époque de ma scolarité: il faut le regretter et non s’en féliciter.)
    Ceci dit il ne faut pas se gargariser avec « le « fédéralisme », ou plus exactement avec « les fédéralismes ». En effet le fonctionnement de pays fédéraux comme les Etats Unis, l’Allemagne ou la Suisse n’a rien de semblable, pour ne pas parler de la Fédération d’Etats Nations définie par Delors, voire des institutions de pays que je connais mal comme l’Autriche ou le Brésil.
    Evitons de trop parler de fédéralisme sans savoir à quelles institutions on pense.

  14. L’Europe, l’Europe, l’Europe, comme disait le Général. Cette Union Européenne détruit, elle ne construit pas ! Elle détruit les législations sociales, les industries, les emplois et la démocratie et il faudrait poursuivre dans cette voie fédéraliste ? Quelle folie !…

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