Nous vivons une élection présidentielle singulière. L’Europe est en général un sujet technique, remisé dans un coin poussiéreux après que les candidats eurent été forcés de l’évoquer. Pas cette fois-ci. L’Euro montre des lézardes inquiétantes qui jettent les pro-européens front contre front sur les moyens du redressement et contraignent à des pas de clercs ceux qui promettaient avec impétuosité le retour au Franc. Surtout, nos désaccords franco-français traversent toute l’Europe. Que Nicolas Sarkozy cherche le soutien d’Angela Merkel et des autres conservateurs européens, que François Hollande de son côté mobilise les dirigeants sociaux-démocrates, c’est la confirmation de la naissance de l’Europe politique.
Le futur rapport de force entre les progressistes et les conservateurs au sein du Conseil européen, actuellement largement déséquilibré en faveur de ces derniers, engage tout le monde. Les équilibres de négociations du fonctionnement de l’Europe évolueront cependant en partie en fonction du nom du prochain président de la République.
Venu le second tour de l’élection présidentielle, il est de notre responsabilité de soutenir clairement l’un des deux candidats finalistes. Les partisans de l’Europe ne peuvent refuser de s’engager sur le noble champ de bataille démocratique, laissant les seuls nationalistes et eurosceptiques choisir leur camp, faisant semblant d’ignorer que l’austérité aveugle prônée par certains est aussi une offensive contre les idéaux européens de solidarité et de rapprochement des peuples.
Nicolas Sarkozy a un bilan en matière européenne. Il n’a vu dans l’Union européenne qu’un territoire plus vaste à présider, ou à co-présider avec l’Allemagne, méprisant ainsi les 25 autres États membres, le Parlement européen et même la pourtant peu rebelle Commission européenne. Il a certes promis la fin des paradis fiscaux et la régulation de la finance, mais il a consenti au carcan triste de la règle d’or, oubliant que depuis 10 ans au pouvoir, la droite française n’avait pas mis beaucoup d’entrain à respecter les critères de Maastricht. Prenant les rênes d’un rapprochement nécessaire avec le sud de la Méditerranée, il n’a pourtant rien fait pour en faire un espace de démocratie, de respect des droits de l’homme et de prospérité économique. Arc-bouté sur le refus des étrangers venus de l’autre rive, il s’en est rapidement pris aux citoyens européens avec les Roms hier, puis aujourd’hui en proposant de remettre de sympathiques douaniers aux frontières gauloises pour lutter contre les invasions barbares.
Si ses propositions ne sont peut-être pas aussi fortes et précises que nous l’espérions, nous nous reconnaissons cependant dans la vision de l’Europe développée par François Hollande, dans son engagement de renégocier le traité de stabilité, de défendre une perspective de croissance, dans sa mobilisation de nouveaux instruments comme des euro-bonds et d’un budget européen renforcé, dans sa défense d’une logique démocratique face au ballet des diplomates et des experts élevés en batterie. Nous nous félicitons surtout de sa reprise de notre proposition d’un Erasmus euroméditerranéen, combat que nous avions victorieusement porté au Parlement européen, notamment grâce aux eurodéputés Vincent Peillon et Françoise Castex. Nous notons enfin sa volonté de mettre l’Europe au service de la jeunesse, en suscitant une nouvelle dynamique comme nous le réclamons avec notre campagne « Qui va payer ? ».
Nous soutenons François Hollande car il est aujourd’hui le candidat capable de rassembler les progressistes et les pro-européens, mais ce soutien se veut aussi attentif. Passée le temps des élections, la crise économique, sociale et générationnelle ne se réglera que dans l’action résolue, dans des compromis difficiles, dans des décisions courageuses. Sauvons l’Europe, ainsi que tous nos partenaires de « Qui va payer ? », seront présents demain pour y veiller.
Le changement en France et en Europe, c’est maintenant !
Bravo pour cette prise de position, forte mais aussi parfaitement raisonnée, de ‘Sauvons l’Europe’.
J’ajouterai pour ma part que seule une Europe, renforcée, de type ‘érasmique’, peut permettre le renouveau, indispensable, d’une politique industrielle, appuyée sur un grand effort collectif de R et D, et orientée réellement, au delà de tous slogans faciles, vers un renouveau écolo-économique.
Façon de renouer, en l’actualisant, avec le grand mouvement, dont j’ai été à la fois témoin et acteur, lancé pendant la période ‘Delors'(1985-1995)
C’est un ancien disciple de Jacques Delors, qui te répond. Dans les années 50, Jacques Delors était le chef de la piste Politique du groupe de réflexion « Vie Nouvelle », dont je faisais partie. Qu’a fait Jacques Delors par la suite ? Je l’ai retrouvé au Parti Socialiste, devenu Ministre des Finance de Mitterrand, qui l’a propusé en 1983 à la tête de la Commission Européenne pour construire l’Europe Monétariste, assemblage d’états européens qui ont choisi la Démocratie comme système Politique et le Monétarisme, alias la Pensée-Unique, comme système écoonomique. L’Europe se construit depuis l’origine sur cette alliance. Il est même nécessaire pour bien comprendre la suite des événements, que Jacues Delors, chargé de ce la rédaction du traité de Maastricht dans le total esprit du Monétarism$e, a cru bon d’y insérer un article 56 qui stipule que « Toute restriction àa la circulation des capitaux et aux paiements ….. est interdite ». C’est ainsi que la Primauté du pouvoir allait être donnée, bien discrètement, à la Finance?
Le traité de Maastrichr a été accepté par le référendum de 1992 avec application au 1er Janvier 1993.
Les 15 premières années de ce nouveau système économique, nous a contraint, par sa doctrine, de vendre nos entrep=rises nationales et nos services publics aux financiers privés. Les recettes des ventes de notre capital natinal, nos bijoux de famille, on caché pendant 15 ans la paupérisation des état et du peuple que cette dostrine allait engendrer obligatoirement. M£aintenant, les caisses sont vides et les vaches sont maoigres. La paupérisation devient galopantes et nos pays s’emfonsent dans une crise infernale et sans issue.
Merci Jacques Delors. La démocratie et la Pensée-Uniques sont incompatibles, parce que la Démocrqtie dépasse la loi de la sélection naturelle, et la Pensée-Unique est l’expression la plus brutale de cette loi. Ce fut donc une alliance contre nature et absurde;Ne soyez pas étonnés que nous soyons désormais en crise permanenet ; ça ne pourra jamais marché. Le progrès humain du dépassement de la loi de sélection naturelle, est stoppée par mariage avec cette loi. Quelle absurdité!
Reste à dénouer de noeud gordien
Pierre.Bellenger@wanadoo.fr
Tout à fait d’accord avec votre choix de candidat . La question actuelle mondiale est : »n’y a-t-il comme solution à la crise qu’une réponse et une seule : écraser les pauvres » ? Vous avez choisi le candidat qui dit : NON . Je remarque que , sans que personne ne l’ait reçu ( Obama , Merkel , Cameron ) son projet de croissance est déja passé , au point que le mot « croissance » est déjà aujourd’hui dans la bouche de tous : les Grecs , les Espagnols , les Portugais , et même les Allemands , et Mario Draghi , de la BCE ! Courage ! Votons !
H. Calliger .
Oui à François HOLLANDE, non à Nicolas SARKOSY!
De deux maux, il faut choisir le moindre.
Mais tous deux sont des apôtres de la Démocratie mariée avec la Pensée-Unique. C’est une incompatibilité qui crée une absurdité. Lisez ma réponse à ERNEST, ci dessus.
Je crois qu’il est nécéssaire , que les syndicats européens soient plus consultés , pour créer un volet social et je ne crois pas que le président actuel soit dans cette ligne d’idée, avec le mépris affiché des syndicats.
Je souhaite mois aussi le changement de politique.